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Cette startup va-t-elle vaincre les maladies neuro-dégénératives ?

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Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de discuter avec une sommité du Collège de France et ce n’est pas tous les jours non plus qu’une personnalité scientifique de ce rang se lance dans une carrière de startupeur. Nous avons eu les deux.

Sommaire

Alain Prochiantz est neurobiologiste, connu mondialement pour ses travaux sur le développement du cerveau et la signalisation neuronale. Après avoir découvert certaines "propriétés inattendues de facteurs de transcription de la famille des homéoprotéines", il a co-fondé BrainEver avec Bernard Gilly, une société qui développe des stratégies originales fondées sur l'utilisation des homéoprotéines  comme agents thérapeutiques.

La première cible est la maladie de Charcot. D'autres viendront comme la maladie de Parkinson ou les pathologies rétiniennes, toutes fondées sur le même  principe de l'utilisation d'homéoprotéines thérapeutiques. Déjà soutenue par un financement de 21 millions d'euros et protégée par une dizaine de brevets, BrainEver prévoit de lancer prochainement des essais cliniques pour valider cette approche dans la maladie de Charcot. Une levée de fonds débute ces jours-ci sur Tudigo. À cette occasion, "GO ! La Gazette" l’a interrogé. Entretien.

Le projet et son financement

GO ! : Pourquoi faire appel au crowdfunding ?

Pr Alain Prochiantz : C’est stimulant, après toutes ces années de recherche fondamentale, d'essayer de mettre certains des résultats de cette recherche au service de la communauté. Je donnais, au Collège de France, des cours ouverts au grand public et, d'une certaine façon, s’intéresser au crowdfunding relève d'une même démarche d'implication de citoyens anonymes. C’est intéressant de ne pas être uniquement suivi par des industries ou des financiers spécialisés.

GO ! : Avec BrainEver, vous exploitez les homéoprotéines et leur efficacité contre le vieillissement des cellules. Vous espérez, à terme, soigner des pathologies comme la maladie de Charcot, de Parkinson ou les maladies de la rétine, comme le glaucome ?

Pr Alain Prochiantz : Le risque majeur pour les maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson, l’Alzheimer ou la maladie Charcot, est le vieillissement. En effet, même quand l’origine des pathologies est génétique et que les mutations sont donc présentes dans l’œuf, les symptômes apparaissent tardivement, après 50 ou 60 ans, voire plus tard encore.

Cela est lié à l’activité du système nerveux. Le cerveau est un organe qui produit et consomme énormément d’énergie (20% de l’énergie corporelle pour seulement 2% du poids du corps) or, chaque fois qu’une cellule produit de l’énergie, elle produit ce qu’on appelle des radicaux libres qui sont utiles mais deviennent toxiques à haute dose. Ces radicaux libres cassent l’ADN et oxydent lipides et protéines ; bref font des dégâts qui, chez les individus jeunes, se réparent continûment.

Mais, avec le vieillissement, les systèmes de réparation deviennent moins actifs et moins fidèles, et il vient un temps où les fonctions physiologiques ne sont plus réparées de façon satisfaisante. C’est à ce moment que le système nerveux ne peut plus « contenir » la pathologie et que les symptômes apparaissent.

Les cellules nerveuses les plus actives, celles qui produisent et consomment le plus d’énergie, par exemple les neurones moteurs qui permettent de se mouvoir, sont celles qui vieillissent le plus vite. On pourrait donc dire qu’un nombre important de grandes maladies du système nerveux, en particulier les maladies neurologiques, sont en fait des maladies du métabolisme et touchent des neurones très actifs et qui le restent longtemps du fait de l’augmentation de notre longévité.

“Ce qui a été découvert dans mon laboratoire est un mécanisme de rajeunissement spécifique de certains neurones.”

Ce qui a été découvert dans mon laboratoire est un mécanisme de rajeunissement spécifique de certains neurones. Cette découverte accidentelle procède de l’observation antérieure que certaines protéines, les homéoprotéines, sont capables de passer de cellule à cellule et de modifier l’état physiologique des cellules receveuses.

Parmi ces multiples modifications, celle qui nous intéresse en premier, dans le cadre des maladies neurodégénératives, est le rajeunissement cellulaire. Pour prendre l’exemple de la maladie de Charcot, une homéoprotéine appelée Engrailed-1, reconnaît spécifiquement les motoneurones, traverse leur membrane, gagne leur noyau et leur fait « remonter » le temps.

Dans des modèles murins, une seule injection de cette protéine et son entrée dans les seuls motoneurones permet de les rajeunir de trois mois, environ. Ce qui, pour une durée de vie moyenne de 36 mois, est considérable, d’autant plus que ce geste peut être répété.

Projeté sur l’homme, ce phénomène autorise d’envisager un rajeunissement qui permettrait, c’est l’hypothèse thérapeutique, d’effacer la maladie pour une période probablement assez longue, d’autant plus que des injections répétées sont possibles. Évidemment, seul le passage en phase clinique permettra de vérifier cette hypothèse. Ce qui est valable chez l’animal de laboratoire ne l’étant pas automatiquement chez les humains.

Nous avons ici évoqué la maladie de Charcot, notre première cible thérapeutique, mais cette propriété d’Engrailed-1 est partagée par d’autres homéoprotéines et des stratégies similaires sont donc envisageables pour d’autres pathologies comme, par exemple, le glaucome ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

GO ! : Quel est le montant global que vous souhaitez lever ?

Pr Alain Prochiantz : C’est le deuxième tour. Nous avons déjà levé, dans un premier tour, 21 millions d’euros qui nous ont permis d’achever les études pré-cliniques, de produire la protéine et de démontrer son absence de toxicité chez le primate non humain.

Nous cherchons à présent une enveloppe d’environ 30 millions d’euros qui nous permettra, pour la maladie de Charcot, d’effectuer les études cliniques, et ce dès l’année prochaine. Cette somme nous permettra aussi de poursuivre des études précliniques pour la maladie de Parkinson et les dégénérescences rétiniennes.

En ce qui concerne la maladie de Charcot, nous l’avons placée en priorité du fait de son extrême gravité, puisqu’une fois le diagnostic posé, l’espérance de vie des patients est de quelques années, sans traitement efficace, si ce n’est pour une forme génétique qui ne concerne que 3% des patients. Or, si le mécanisme que nous proposons est vérifié chez les humains, il concernera tous les patients, car il s’adresse au phénomène commun du vieillissement et ce quelle que soit l’origine génétique ou sporadique de la pathologie.

"Les études pré-cliniques sur la maladie de Charcot sont suffisamment solides pour lancer l’étude clinique dès 2025."

Cette somme d’une trentaine de millions que nous espérons lever sera principalement consacrée au passage en phase clinique pour la maladie de Charcot, mais permettra aussi de subventionner les recherches précliniques touchant d’autres pathologies, dont celles déjà mentionnées, et menées par le laboratoire commun public/privé associant BrainEver, le Collège de France, le CNRS et l’INSERM. Ce laboratoire dont j’assure la direction avec mon collègue Ariel Di Nardo est localisé au Collège de France.

Avant le passage en clinique, on ne peut jamais dire que ça va marcher, sauf à prendre la responsabilité de lever des espoirs qui risquent d’être déçus. Mais, si je ne pensais pas qu’il existe une probabilité non nulle de soulager les patients, je ne me serais pas lancé dans cette aventure.

GO ! : Que diriez-vous aux investisseurs potentiels à qui nous nous adressons ici ?

Pr Alain Prochiantz : Que les études pré-cliniques sur la maladie de Charcot sont suffisamment solides pour lancer l’étude clinique dès 2025. On ne peut, ni ne doit, dissimuler que dans une recherche thérapeutique reposant sur une stratégie de rupture il y a, comme en recherche fondamentale, une part de risque. Mais si cette stratégie thérapeutique était validée, même partiellement, elle ouvrirait la voie à la mise en place de stratégies similaires pour combattre d’autres pathologies.

En quelque sorte, les études sur la maladie de Charcot, notre priorité aujourd’hui, constituent une forme de preuve du concept pour d’autres pathologies.

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