Pimpant, l'histoire d'une aventure communautaire à succès

Alors qu’ils s’apprêtent à réaliser une deuxième levée (objectif 3M€) pour mettre leur production en orbite et continuer à créer tout un écosystème en Normandie, La Gazette a fait un petit point route avec Baptiste Hamain. Interview.

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Mais d’abord, et pour mémoire, Pimpant (qui n’a que trois ans !), c’est :

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• 1,2 millions de flacons plastiques évités. Objectif d’ici 3 ans : 10 millions/an.
• 750 points de vente. Objectif d’ici 3 ans : 5 000.
• 550 actionnaires entrés au capital il y a un an. 3,5 millions d’euros levés au total.
• Création d’une usine de production de poudre de 1500m2 qui sera inaugurée cet été.
• Objectif de CA en 2024 : 9M€
• 25 salariés (actionnaires) en semaine de 4 jours
• 100% télétravail pour tous les métiers qui le permettent

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Point sur la précédente levée de fonds avec Tudigo

GO ! : Avec les fonds levés précédemment, vous aviez prévu d’étendre vos locaux de Dive-Sur-Mer, de créer une usine mais aussi un éco-lieu, un concept-store et un jardin en permaculture… où en sont ces projets ?

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Baptiste Hamain : On inaugure tout ça cet été ! Il y a différentes phases : à ce jour, la boutique, le labo et le mélangeur de poudres sont prêts. Nous avons aussi une salle de classe pour pouvoir accueillir des élèves, les sensibiliser à la nature et montrer un autre visage de l’usine.

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GO ! : Comment avez-vous géré l’après-levée de fonds ?

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Baptiste Hamain : Il n’y a pas réellement d’avant/après du point de vue du projet dans le sens où on va à une certaine vitesse et que le but de la levée est de garder cette vitesse d’exécution. Il faut éviter qu’il y ait des mouvements trop importants !

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La levée de fonds nous a permis de nous créer un réseau intéressant d’investisseurs, de renforcer les équipes avec des personnes qui avaient investi dans le projet. Elle nous a aussi permis de développer le business via des mises en relation de la part de nos nouveaux actionnaires en développant par exemple les ventes de coffrets BtoB mais, d’une manière plus générale, cela nous a permis de créer une super-communauté avec 550 familles qui ont investi dans le projet.

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Plus que de l’argent, il y a la force des valeurs partagées qui crée une dynamique collective, c’est peut-être plus de ce côté-là qu’il y a un avant/après.

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Ce qui intéressant, c’est de créer une relation avec ces investisseurs. On a créé une newsletter pour leur expliquer comment le projet avance, les galères qu’on rencontre et bien sûr leur apporter aussi les bonnes nouvelles !

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Après, c’est un défi majeur de lancer une usine à partir de rien ! On est spécialisés dans la poudre à reconstituer, c’est très spécifique et il n’y a pas d’acteur qui fait dans ce savoir-faire, il faut donc essuyer les plâtres mais on exécute jusqu’ici plutôt bien parce que l’objectif de la levée de l’année dernière c’était de lancer l’usine et on l’inaugurera fin septembre.

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Avec 1500m2, en Normandie, cette usine va avoir une capacité de production importante. On peut faire quelque chose de puissant avec une petite usine. L’objectif est d’éviter jusqu’à 30  millions de bouteilles et tubes à usage unique chaque année !

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Si on voulait le faire avec une usine qui génère des gels douche liquides, il faudrait qu’elle soit 5  à 10 fois plus grosse parce que tout prend beaucoup plus de place.

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L’an dernier, on a levé en tout 3,5 millions (avec un effet de levier). La difficulté de notre projet est qu’on veut certes monter une usine, mais aussi continuer à croître en ligne, à se développer en BoB… On n’a finalement que peu de moyens au regard de ce qu’ont les industriels d’à-côté. Mais c’est là que l’on réussit à sortir les meilleures choses en général, quand on est poussé à aller chercher l’essentiel.

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C’est comme ça que ça a fonctionné dans Fiizer, mon aventure précédente, juste en allant chercher ce qu’il fallait et ne pas faire de superflu. Ça permet de trouver des méthodologies que des grosses boîtes n’auraient pas trouvées, parce qu’elles auraient réfléchi différemment.

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En termes de chiffre d’affaires, on a fait fois trois ! On a investi en marketing et communication pour notre site internet Pimpant.com. Grâce à l’embauche de commerciaux on a développé notre réseau de distribution, constitué principalement de pharmacies, de boutiques bio et de magasins zéro déchet.

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Enfin, on a réalisé d’importants  investissements en recherche et développement (nous sommes propriétaires de toutes nos formules de poudres à reconstituer), notamment dans des équipements.

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Récemment, on est passés dans l’émission Qui veut être mon associé sur M6, et il  y a vraiment eu un avant et un après. On n’a pas levé de fonds dans l’émission mais ça nous a donné une énorme visibilité : en termes de CA généré le soir-même et pendant un mois, c’est énorme ! On a fait plus d’un million d’euros sur le mois et en une heure et demi on a fait 200 000 euros de CA. On a gagné 40 000 abonnés sur Instagram dans les jours qui ont suivi, 45 000 personnes sur notre newsletter, tout a grossi d’un coup…

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GO ! : 550 investisseurs, ça n’est pas rien à gérer, comment se passe le relationnel avec eux ?

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Baptiste Hamain : C’est assez simple parce que tout est géré par une holding, et je trouve qu’il y a beaucoup de bienveillance. La très grande majorité de celles et ceux qui ont investi l’ont fait parce qu’ils croient au projet, aussi c’est presque du soutien, plus qu’un investissement. C’est cette puissance communautaire qui est importante.

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Et maintenant ?

GO ! : Vous avez mis en place la semaine de quatre jours, comment les investisseurs reçoivent-ils cette dimension de progrès social ?

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Baptiste Hamain : Je n’ai jamais eu un retour négatif là-dessus (à part à la télé !). On est un laboratoire à taille réelle : on montre nos performances et puisqu’elles sont bonnes, le modèle n’est pas remis en question. Et puis, la plupart de nos investisseurs connaissent le passé entrepreneurial qu’on a eu avant et ils ont vu que cette stratégie avait bien fonctionné, donc ils y croient.

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C’est un véritable progrès social dans le sens où les gens travaillent moins ET mieux ! On n’a pas augmenté le nombre d’heures dans une journée pour rester au même volume horaire mais on travaille à la performance.

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Cela nous oblige à réduire nos temps de call, à supprimer les appels inutiles, à améliorer notre manière de communiquer ensemble et notre culture de l’écrit bref, à devenir meilleurs à tous les niveaux. Nous ne pouvons pas en revanche avoir des collaborateurs moyens car cela demande une vraie exigence d’organisation de travail.

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En retour, ils ont trois jours de repos par semaine au lieu de deux. Mais ce n’est qu’un des outils que l’on propose car il y a aussi la possibilité de travailler d’où ils veulent, quand ils veulent, ce à quoi on ajoute le fait que chez nous, tout le monde est actionnaire.

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GO ! : Pourquoi choisir à nouveau le recours à un investissement participatif ?

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Baptiste Hamain : Pour le tour de table que l’on s’apprête à faire, des fonds d’investissement sont venus nous voir mais avec eux c’est un parcours du combattant qui dure généralement entre trois et neuf mois, c’est du temps que l’on ne passe pas dans son entreprise ! Surtout, dans la majorité des cas, ce ne sont pas des gens qui vont aider l’entreprise, à part avec de l’argent.

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Alors que créer une super-communauté, cela ne prend pas de temps, à part le temps passé à faire une campagne de communication (mais qui, elle-même, a un impact positif sur le chiffre d’affaires). Tout est bon dans cette stratégie-là !

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Je pense que l’investissement communautaire a beaucoup d’avenir et que tous les fonds d’investissement moyen ou bas de gamme vont disparaître parce qu’ils n’apportent rien d’autre que de l’argent là où le communautaire a beaucoup d’autres avantages.

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Ensuite, le sérieux que Tudigo apporte dans la validation des projets est aussi très important : ils sont hyper challengeant et exigeants sur les typologies de boîtes et les porteurs de projet et ça, c’est un facteur clef, que ce soit sur la partie impact ou sur la partie performances.

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GO ! : Un exemple de ce que le volet communautaire vous a apporté ?

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Baptiste Hamain : Oui ! Vincent Penel, qui a investi l’été dernier, est devenu notre Directeur commercial ! Un jour, il m’a envoyé un message en disant qu’il investissait dans Pimpant mais aussi qu’il connaissait bien notre secteur d’activité. L’échange s’est tellement bien passé que cela fait un an qu’il gère les ventes, tout simplement ! Et avec lui on a multiplié les ventes par quatre, voire cinq…

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Je crois qu’au-delà de ça, notre projet fonctionne parce qu’il a une raison d’être puissante qui est de vouloir faire mieux pour la prochaine génération. Tout le monde est connecté derrière cette ambition, que ce soit notre communauté d’investisseurs, nos équipes ou nos clients.

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